Faut-il mieux payer les patrons ?
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Certains se sont émus que pour sa première soirée d’homme libre Dominique Strauss-Kahn ait emmené sa femme et un couple d’amis dîner dans un restaurant new-yorkais pour un coût de 700 dollars. C’est qu’ils connaissent mal les tarifs locaux – on reste là loin des prix gastronomiques. Et encore, a indiqué ensuite le restaurateur, DSK a pris des pâtes fraîches à la truffe noire ; la blanche lui eût coûté plus.
Trêve d’anecdotes… Vous voulez du lourd, du vrai :
84,5 millions de dollars de revenus par an (58,1 millions d’euros), c’est ce qu’a gagné Philippe Dauman, PDG du conglomérat américain Viacom (cinéma, télévision et câble, édition, communication), pour l’année fiscale 2010. De quoi s’offrir 482 857 fois des truffes ou, pour rendre la chose plus perceptible, inviter sa femme et deux amis à en déguster chaque jour pendant 330 ans.
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En 2010, les grands patrons ont gagné beaucoup plus, retrouvant généralement leurs gains d’avant la crise (pour contourner les nouvelles règles limitant leurs stock-options, la part en liquide de leurs émoluments a augmenté de 34 %). Pour autant, leurs entreprises, assises sur des montagnes de cash, n’investissent pas et n’embauchent pas plus. Cherchez l’erreur. C’est sans doute qu’ils ne sont pas encore assez rémunérés. En bonne logique, les plus ardents républicains proposent d’ailleurs d’abaisser plus encore le taux d’imposition du patron de Viacom et de ses semblables.